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vendredi, 21 avril 2006

Pratiques environnementales en France: où en sommes nous?

L'IFEN (Institut Français de l'Environnement) a publié récemment les résultats de l'enquête de l'INSEE sur les conditions de vie des ménages, en mettant l'accent sur leurs pratiques environnementales. L'objet de l'étude était l'analyse du nombre de gestes en faveur de l'environnement mis en place au sein des foyers français.

2 résultats me semblent particulièrement importants: 1/ Les pratiques environnementales selon les classes d'opinion (âge, revenu, situation familiale) et 2/ La popularité des gestes adoptés (tri des déchets, économie d'eau...).


Analyse des pratiques environnementales selon les classes d'opinion
(J'aborderai le deuxième point lundi - et oui, vous serez obligés de revenir me voir...)

Les résultats confirment certains sondages antérieurs indiquant que les jeunes (15-30 ans) sont massivement moins impliqués dans la préservation de leur environnement. Très inquiétant alors même qu'aujourd'hui, un jeune de 30 ans avait à peine 16 ans en 1992 lorsque la Conférence de Rio a lancé ce terrible avertissement mondial qu'était le réchauffement climatique... Les jeunes générations ont donc baigné dans cette prise de conscience et sont nombreux d'ailleurs à clamer l'importance de défendre l'environnement.

medium_ifen.jpg

Mais le tableau ci-dessus montre le fossé entre le discours et la pratique. Entre les "pas concernés" et les autres, la différence est énorme (pour mettre en pratique de 10 à 14 gestes, on passe d'un coup de 14% à au moins 33% - voire 51% de la population selon les classes d'opinion). Certes, dans la catégorie "pas concernés" sont également présentes les personnes peu diplômées et à faible revenu, mais les détails de l'enquête indiquent clairement que les jeunes sont les premiers à ne mettre que peu de gestes en pratique. Pourtant, entre un appareil en veille, économiser l'eau ou acheter un équipement peu consommateur d'énergie, il y a matière à agir positivement. Pas question ici d'avoir à choisir des matériaux écolo pour la maison...


A mon sens, ces résultats dénotent de terribles lacunes dans l'éducation: les médias se concentrent sur les changements à l'échelle globale, mais pas sur la prise de conscience collective. Or, les programmes scolaires sont catastrophiques et l'apprentissage laborieux, les enseignants étant rarement motivés et compétents (après tout, ils doivent enseigner des notions qu'ils n'ont jamais apprises). Malheureusement, les jeunes sont de très gros consommateurs (notamment, tout ce qui est électronique) certainement mal informés. Après tout, ne sont-ils pas prêts à descendre dans la rue pour défendre leurs convictions?


Et vous, jeunes lecteurs, qu'en pensez vous? Pourquoi tant de jeunes semblent conscients mais font peu d'efforts en pratique? Quel serait, selon vous, les meilleurs moyens de faire passer le message?

Pour accéder au document complet (Le "4 pages" de l'IFEN, n°109: janvier-février 2006)

mardi, 11 avril 2006

150000 personnes nettoient 385 bassins en Inde

Depuis plusieurs années, le Rajasthan (région située au nord ouest de l’Inde) est frappé par la sécheresse: non seulement les précipitations sont insuffisantes, mais les infrastructures de récupération des eaux pluviales ne parviennent plus à remplir leurs fonctions par manque d’entretien.

En effet, tout un réseau de récupération existait depuis plusieurs siècles (entre 150 et 1000 ans) qui permettait de stocker l’eau afin de l’utiliser toute l’année. Mais avec la généralisation de l’eau courante, ce système fut laissé à l’abandon dès l’indépendance de l’Inde (en 1947), conduisant à l’assèchement des nappes phréatiques. Or, avec la sécheresse (moins de 20 cm de pluie par an tombant en 15 jours), il devenait primordial de récupérer la moindre goutte de pluie.

Face à l’inertie des pouvoirs publics, le Rajasthan Patrika (le quotidien local à plus fort tirage) a donc décidé au cours de l’année de 2005 de lancer une campagne quotidienne intitulée "Amritham Jalam" (l’eau est un nectar) pour inciter ses lecteurs à aller nettoyer tous les systèmes traditionnels de collecte d’eau laissés à l’abandon.

Au total, près de 150.000 bénévoles ont ainsi nettoyé 385 bassins, puits et réservoirs (soit 438.942 h de travail) pour pouvoir à nouveau recueillir l’eau de pluie – une main d’œuvre qui aurait coûté en Inde près de 930.000 € (selon nos standards occidentaux, à au moins 6 € de l’heure, on dépasse les 2,6 millions d’euros).

En septembre, les pluies, les bassins ont à nouveau pu se remplir et le niveau d’eau des nappes phréatiques est enfin monté. Preuve en est, comme le dit le journal, que "les individus peuvent prendre l’initiative sans tout attendre du gouvernement".


Source: "Courrier International" - 8 au 14 déc. 2005 

mardi, 21 mars 2006

Journée internationale de la forêt

Aujourd'hui, c'est la journée internationale de la forêt. Sans doute peu de citoyens en ont entendu parler. Il faut avouer que les problèmes de déforestation ou d'exploitation forestière intensive n'attendent pas franchement une date anniversaire pour saccager les forêts et autres mangroves... Dommage cependant de ne pas saisir l'occasion de cette journée spéciale (instaurée tout de même depuis 1970 par la FAO - la Food and Agricultural Organisation) pour faire quelques rappels.
medium_bois_tropical.jpg
Toujours est-il que j'en profiterai pour relayer la campagne du WWF "Je dis non au bois illégal":
  • Parce que 50 % du couvert forestier a disparu depuis la dernière glaciation,
  • Parce que 200 000 hectares de forêts tropicales sont détruites ou dégradées chaque semaine,
  • Parce qu’une grande partie des forêts tropicales est exploitée illégalement,
  • Parce que la France est le troisième importateur européen de bois tropicaux (et 40% des importations seraient illégales),
  • Et parce qu’on estime à près de 40 % les importations de bois tropicaux en France issus de l’exploitation illégale,
Dites non au bois illégal en faisant le bon choix lors de vos achats. Pour cela, privilégiez autant que possible du bois certifié FSC (voir l'article du blog sur le label FSC). Ce label garantit que le bois répond à une série d'exigences en terme de gestion forestière, y compris dans la gestion des essences rares (très important dès lors que beaucoup de bois exotique sont disponibles à l'achat en Europe).
 
Cependant, il n'est pas toujours facile de trouver du bois labellisé. Vérifiez donc que l’espèce n’est pas menacée (voir lien ci-dessous pour obtenir la liste), que le produit présente des garanties de traçabilité et de légalité (logo TFT ou démarche d’amélioration de l’entreprise via les membres du réseau FTN du WWF) et que le bois ne provient pas d’un pays à risque.
Pour accéder au site officiel de la campagne: cliquez ici.

jeudi, 16 mars 2006

Forum mondial de l'eau - Mexico

A l'heure où le 4ème Forum Mondial de l'eau vient de démarrer à Mexico (voir site officiel), j'en profiterai pour rappeler quelques données clefs, histoire de prendre conscience des enjeux...

  • Seulement 0.65% de l'eau présente sur Terre peut être utilisée (3% des ressources d'eau douce)
  • 68% de cette eau est utilisée pour l'agriculture, 22% pour l'industrie et 10% pour les besoins individuels
  • Ces besoins individuels représentent 157 litres d'eau en France par habitant et par jour: 45L pour les WC, 30L pour la toilette + 20L pour les soins corporels et les lavages à la main, 29L pour le linge, 23L pour la boisson et la cuisine, 4L pour le lave vaisselle et enfin, 6L pour le reste.
  • 1 milliard d'être humain n'ont pas accès à l'eau potable et vivent donc avec moins de 30L d'eau par jour (le minimum dit "vital").

Alors, pour préserver nos ressources, par respect pour ce milliard d'individus devant parcourir des kilomètres pour atteindre les sources d'eau douce, pour économiser l'énergie (qui sert à recycler les eaux usées), pour protéger nos écosystèmes... pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, NE GACHEZ PAS L'EAU.

Chaque litre compte. Votre voisin s'endort sous la douche pendant 30mn en faisant couler l'eau? Vous apprenez que l'industrie du coin consomme 3 fois plus d'eau que normal... et vous vous demandez pourquoi vous vous casseriez la tête à faire des efforts? Dites moi, sous prétexte que des grands patrons touchent plusieurs millions d'euros par an, trouveriez vous normal que l'on vous sucre soudainement 100 € par mois sur votre salaire? Non? Alors vous voyez bien que lorsqu'une ressource compte à vos yeux, il n'y a pas de petites économies. Et des millions de petits épargnants bâtissent des fortunes.


Je vous invite à consulter la rubrique de ce blog sur l'eau
(sources: Guides Nature & Découverte "l'Ecocitoyen", le World Resource Institute et le site du Forum Mondial de l'Eau).

mercredi, 15 mars 2006

Piles rechargeables et chargeur: comment choisir?

Pour limiter les déchets, la consommation des ressources et le rejet de produits toxiques, il est essentiel de bannir au maximum tout usage de piles non rechargeables. Cela sous-entend de favoriser les appareils pouvant être directement branchés sur secteur ou dotés d’accumulateurs rechargeables. Seulement voilà, lorsqu’il s’agit de votre téléphone ou votre ordinateur portable, rien de plus facile car la batterie est incorporée… mais pour votre souris sans fil, votre lampe de poche et une foultitude de petits appareils électroniques, comment choisir ses piles rechargeables et ses chargeurs? Voici donc quelques éléments pour vous guider dans vos choix.


La composition des piles rechargeables (ou accus)
Les plus courants à l’heure actuelle sont les accus "Ni-Cd" et les "Ni-MH".

Les accus Ni-Cd (Nickel-Cadmium) commencent à dater. Moins chers que les accus Ni-MH (Nickel-Hydrure métallique), ils durent aussi beaucoup moins longtemps (moins d’énergie pouvant être emmagasinée). Plus embêtant, il faut les décharger à fond régulièrement pour conserver leur capacité. Par contre, ils se déchargent peu dans le temps (contrairement aux accus Ni-MH).

Les accus Ni-MH durent plus longtemps et peuvent être rechargés en quelques heures… mais 1 ou 2 mois suffisent parfois pour qu’ils se déchargent.

Quelle capacité?
La capacité diffère également, allant généralement de 1000 mAh à 2300 mAh pour des piles AA. En théorie, plus une capacité est élevée, plus votre pile durera longtemps. Néanmoins, ces chiffres ne sont qu’indicatifs car basés sur des tests du fabriquant. Il se peut donc qu’en utilisation réelle, l’autonomie d’un accu de 1600 mAh égalera quasiment celle d’un accu de 1800 mAh. Selon vos besoins, l’investissement dans des accus aux capacités énormes ne sera donc pas forcément justifié. Mais évitez les faibles capacités, vous serez obligés de charger souvent…

Choix du chargeur
C'est le plus dur car les prix varient d’un facteur 10. Pourquoi de tels écarts ? Il y a 3 critères de bases à retenir absolument : les piles prises en charges, la rapidité de chargement et les témoins de fin de chargement.

Les piles prises en charge : si opter pour des piles Ni-MH est presque une évidence à l’heure actuelle, les chargeurs ne gèrent pas cependant n’importe quelle capacité. Attention donc d'en choisir un adapté aux piles (et vice versa). Ensuite, certains acceptent aussi bien des piles AA, AAA ou pile 9V, ce qui multiplie les possibilités.

La rapidité de chargement : il existe une très grande variation, de moins d'une heure à plus de 10h. Or, il faut savoir que dès que la pile est totalement rechargée, sa température se met à brusquement augmenter. Il est alors primordial que le chargement stoppe, sous peine d’abîmer votre pile et réduire sa durée de vie. Evidemment, pour un chargeur ultra rapide (moins d’une heure), le temps dont vous disposez une fois le chargement terminé avant de détériorer votre accus n’est que de quelques secondes. D’où des dispositifs d’arrêt automatique.

Aïe, c’est maintenant qu’il va falloir vous concentrer…

Les témoins de fin de charge
C’est le critère le plus important, la variation des prix reposant essentiellement sur la complexité des dispositifs électroniques permettant d'arrêter la charge au bon moment.

A commencer par les chargeurs qui n’ont aucun dispositif: très très lent (plus de 10h), les risques qu'ils détériorent vos accus sont limités (il faudrait laisser vos piles plusieurs jours branchées pour cela) mais vous n’avez comme seule indication de chargement que votre "pifomètre".

Chargeur à minuterie ("chargeur à timer") : ce sont des chargeurs pour lesquels le temps de charge a été estimé et prédéfini (en se basant sur des accus totalement déchargés). Généralement, il est déconseillé d’utiliser des accus de marque différente que celle du chargeur – une forme de fidélisation forcée. Dans le cas contraire, vos accus risquent d’être sous ou surchargés… en restant conscient toutefois que le temps de chargement des piles d’origine peut différer du temps moyen estimé. Mais le résultat est toujours le même : vous risquez de détériorer vos accus, surtout si le temps de chargement annoncé est rapide. Bannissez à tout prix les chargeurs rapides (moins d'une heure) avec un timer.

Enfin, vous avez des chargeurs à arrêt par détection de fin (souvent appelés "à delta peak" ou noté "-dV" ou "-deltaV"): dotés de capteurs (tension et température), ils détectent l’instant où le chargement est terminé. Une électronique qui a son coût… d’autant que l’idéal est d’avoir un petit circuit par accu – ce qui n’est pas toujours le cas: on trouve des chargeurs avec 1 circuit pour 2 ou même 4 accus, alors que les piles n'ont pas forcément les mêmes caractéristiques (certaines peuvent être défectueuses); ensuite, si vous utilisez un ou trois accus en même temps, cela vous compliquera la vie… De très bons chargeurs sont disponibles pour 45€.


Mentionnons qu’il existe aussi des chargeurs solaires et des accus à technologie ‘IC-3’ intégrant leur propre système de contrôle de charge, ce qui permet de les recharger en 15mn sans danger, moyennant un chargeur spécifique.

Quel que soit votre choix, un principe demeure. Ne laissez jamais un chargeur branché en votre absence et s’il semble chauffer anormalement, débranchez le immédiatement. Et surtout, le jour où vous utilisez des piles jetables pour parer à une urgence ou quand vos accus sont morts : RECYCLEZ LES !

Pour plus d’info sur les accus, voir le site internet "Le monde des accus rechargeables [MàJ 15/4/2011: attention, ce site n'est plus mis à jour depuis 2006]

mardi, 14 mars 2006

Arrosage : économisez l'eau

Le printemps arrive, il fait encore froid, mais la sécheresse plane au dessus de nos têtes (voir l'article du blog "Réchauffement climatique en France"). Or, à tous les jardiniers et autres petites mains vertes amoureux des plantes, l'arrosage peut être une source non négligeable de gâchi d'eau.Il convient donc de prendre quelques mesures pour rentabiliser chaque litre d'eau consommé:

  • Arrosez un bon coup de temps en temps plutôt que très souvent en petite quantité (l'eau est plus absorbée par les racines et cela limite également l'évapotranspiration);
  • Dirigez l'eau au pied de la plante et non au milieu des feuillages (cela brûle les feuilles, surtout lorsque la plante est exposée au soleil) en la faisant couler lentement (la terre absorbe mieux l'eau ainsi). Si la terre est sèche, arrosez un petit peu, attendez puis arrosez à nouveau pour permettre à l'eau de mieux pénétrer;
  • Arrosez tôt le matin (éventuellement tard le soir) à l'approche de l'été pour éviter les pertes d'eau s'évaporant et pour ne pas griller vos plantes (les gouttelettes jouant alors le rôle de miroir concentrant les rayons du soleil);
  • Récyclez l'eau utilisée pour laver vos légumes, vos eaux de cuisson (y compris celle des oeufs - mais pas celle des pommes de terre), l'eau d'aquariums, de dégivrage de votre frigo...
  • Evitez les plantes grandes consommatrices d'eau si vous habitez dans une zone chaude. Choississez des espèces adaptées au climat de votre région.
  • Enfin, lorsque vos plantes sont en pots, évitez de multiplier les petits pots où l'eau s'évapore plus rapidement. Privilégiez autant que possible de mettre plusieurs plantes dans de grands bacs. Vous pouvez aussi installer des coupes-vent qui éviteront le dessèchement des plantes.

Enfin, tâchez au maximum de faire pousser des plantes locales, évitez les plantes exotiques, qui sont parfois importées ou qui peuvent déséquilibrer les ecosystèmes (car elles finissent parfois par envahir la nature - voir l'article du blog "Espèces envahissantes"). Bon jardinage!

lundi, 06 mars 2006

Réchauffement climatique en France

medium_carte_france_precipitation.jpg
Source: météofrance
Lorsque le réchauffement climatique est évoqué (soit, pour rappel, une augmentation de la température moyenne à la surface terrestre +0.6°C en moins d'un siècle), difficile de saisir l'ampleur des dégâts à notre échelle de simple citoyen. Plutôt qu'un long discours, voici donc la carte des précipitations en France au mois de décembre 2005 ou, plus précisément, leur rapport à la "normale" (moyenne des précipitations en décembre sur les 30 dernières années).
Les zones en rouge indiquent des précipitations inférieures à la normale, celles en bleues sont supérieures. Vous remarquerez que la France rougeoit largement. Pour le mois de janvier 2006, c'est encore pire (voir la carte). Evidemment, comparer un ou deux mois par rapport à une moyenne sur 30 ans ne signifie pas grand chose en soi. C'est un peu comme prendre la canicule de 2003 comme référence des températures d'été, alors même que les étés suivants ont été bien plus supportables! Sauf... sauf que tous les scientifiques s'accordent à dire que l'été 2003 était un avant-goût des étés dans les années à venir. Et concernant les précipitations de cet hiver, elles sont révélatrices d'un phénomène de plus en plus récurrent: celui de prendre des mesures contre la sécheresse en plein hiver (arrêtés préfectoraux).
En fait, "le bilan de l'année 2005 a montré qu'une zone allant du sud de la Bretagne à la Provence avait connu des déficits en pluie représentant environ le tiers de la pluviométrie moyenne des cinquante dernières années." (Circulaire de Nelly Olin - réunion des comités départementaux sécheresse).
Il est grand temps d'agir...